Ah, l'imagination ! Ma muse ! Ma souveraine.
J'ai trop longtemps vécu sous le joug de son règne.
Elle savait ordonner tous mes mots en poèmes
Et dirigeait ma vie, se prenait pour ma duègne...
Parfois, je l'ai haïe, de m'éloigner du monde,
Je voulais vivre au large ! Pas vivre entre mes rimes !
J'ai éloigné de moi sa face rubiconde
Et j'ai nagé au beau milieu des bêtes marines.
Je n'avais plus sa voix pour me poser un peu,
Elle qui nous fait rêver d'un soleil en dentelle,
Qui imbibe nos pensées de parfums mystérieux,
Qui nous sert de bouée quand l'océan s'en mêle,
Et qui parfois nous sert une tasse de café bleu.
Écrit pour le café-rimes n°1.