« À ton âge, moi je... »
disent les langues mortes
dont le cœur est éteint.
La course à l'imposture,
de l'être et de l'avoir
(la cadence à tenir) —
comment perdre de vue
l'essentiel à nos yeux :
ce volcan qui sommeille
dans l'écrin de nos cœurs.
Ce rêve douloureux
timide et délicieux
qui apaise le soir
nos paupières enflées.
Il n'est pas de retard
— c'est ce que je répète —
si tu n'as pas encore
acheté de maison
ou trouvé du travail
ou caressé l'amour
— il n'est pas de retard
sauf pour ta propre quête.
Le reste est accessoire
— il faut le répéter —
le reste est accessoire.